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mercredi 21 mars 2007

Daniel Cohn-Bendit sur l'energie

Extraits de son article dans le Monde du 22/03/2007


Cinquante ans après le traité sur le charbon et l'acier les Européens doivent réduire leur dépendance énergétique, assurer la sécurité d'approvisionnement, mais en tenant compte cette fois de la dégradation climatique.

L'UE ne pourra plus compter sur ses ressources en pétrole et en gaz de la mer du Nord en cours d'épuisement . Selon la Commission européenne : sans changement radical de nos habitudes de consommation et de production énergétiques, la dépendance énergétique de l'UE d'ici à 2030 atteindra les 70 % de sa consommation - respectivement 80 % pour le gaz, 66 % pour le charbon et 90 % pour le pétrole. L'Europe importe déjà la quasi-totalité de son uranium, en provenance de pays instables.

Les litiges entre la Russie, l'Ukraine,et la Biélorussie invitent à une stratégie commune des sources d'approvisionnement: par ex. oléoducs evitant la Russie à travers des pays de transit déjà membres de l'Union (sauf la Turquie)...

Le volet énergétique devrait être inclus dans la future politique étrangère et de sécurité commune (PESC) toujours exclue du champ communautaire.

Ll'UE devra investir massivement dans les énergies renouvelables, pour des raisons économiques et ecologiques. 25 % de la consommation au moins devraient être assurés à partir des sourcesrenouvelable d'ici à 2020.

Mais il faudra également l'Allemagne et la France scinder les secteurs de la production et de la distribution. La consommation elle-même doit être maîrisée...
Technologies innovantes dans la rénovation et la construction des bâtiments (secteur qui consomme 40 % de l'énergie utilisée dans l'Union), ainsi que des voitures, des appareils électroménagers et domestiques plus économes.

Changement des comportements? suite aux efforts de Al Gore, Nicolas Hulot ou Nicholas Stern ( rapport au gouvernement britannique : si dans les dix années à venir nous n'avons pas trouvé les moyens de réduire la production des gaz à effet de serre, le coût pour l'économie mondiale d'ici à 2100 excédera celui des deux guerres mondiales pour s'élever à 5 500 milliards d'euros. Quant aux effets sociaux, il les compare à ceux subis lors de la crise de 1929 et estime à 200 millions le nombre de personnes déplacées pour cause d'inondations ou de sécheresse. Cela dépasse le cadre d'une élection...

L'exigence climatique nous invite à reprendre le modèle du pacte de stabilité pour l'appliquer au climat.Moratoire sur la construction de nouvelles centrales, viser à terme la fermeture des anciennes, tout en élaborant une politique des transports durable, notamment par une internalisation des coûts et une taxation spécifique (près de 30 % des gaz à effets de serre proviennent des transports responsables de 70 % de la consommation de l'UE en pétrole quand leur dépendance aux produits pétroliers est de 96 %), nous pouvons réduire d'au moins 30 % les émissions de gaz à effet de serre, en particulier le CO2 d'ici à 2020 et de 40 % d'ici à 2030 sans pour autant recourir au nucléaire.

L'objectif doit être la stabilisation de la température à l'échelle planétaire qui ne devra excéder que de 2 degrés celle rencontrée à l'époque préindustrielle. L'UE se positionnerait en tête de la course à l'innovation et à la compétitivité. Le monde de l'entreprise comprend aussi que la lutte contre le changement climatique est une affaire rentable . La British Petroleum a investi dans l'énergie solaire.

Un chantier gigantesque que nous pouvons pourtant lancer en attendant que les Etats-Unis élisent un nouveau président qui respectera le protocole de Kyoto. Le nouveau traité constitutionnel aura conservé la base juridique nécessaire: le principe de lutte contre la dégradation climatique comme principe régissant toutes les politiques de l'Union.


Daniel Cohn-Bendit est député Verts au Parlement européen

mardi 20 mars 2007

ENERGIE: Le mixe énergétique du futur

Le mixe énergétique du futur (Source: Ambassade d'Allemagne)

La protection de l'environnement, la rentabilité et la fiabilité de l'approvisionnement sont les piliers du nouveau concept de politique énergétique pour l'Allemagne. Le secteur de l'économie et le gouvernement veulent investir des milliards dans l'énergie

L
es prix du pétrole et du gaz battent tous les records, les ressources en énergies fossiles diminuent et la lutte contre le gaz à effet de serre est loin d'être terminée. L'énergie est un thème d'actualité. A quoi ressemble le mixe énergétique de l'avenir ? Comment s'assurer l'approvisionnement en matières premières ? Ce sont des questions que se posent aussi bien des organisations mondiales comme le G8 que les gouvernements nationaux.

Le 3 avril a marqué le début d'un nouveau concept de politique énergétique pour l'Allemagne: la chancelière Angela Merkel a invité à la chancellerie des représentants de la politique et de l'économie à un sommet sur l'énergie.

D'ici mi-2007, le concept de l'énergie, basé sur la fiabilité de l'approvisionnement, la rentabilité, la compétitivité et le caractère non polluant sera élaboré lors de plusieurs rencontres au sommet. La première a déjà été un véritable succès: d'ici 2012, les entrepreneurs allemands veulent investir un total de 70 milliards d'euros dans l'approvisionnement en énergie. 40 milliards seront affectés aux énergies renouvelables, 30 milliards à de nouvelles centrales et de nouveaux réseaux. De plus, le gouvernement fédéral consacre deux milliards d'euros à la recherche sur l'énergie. Une autre chose est claire: on maintient la sortie du nucléaire au cours de la législature allant jusqu'en 2009, comme cela figure au contrat de coalition, en dépit des opinions divergentes des partenaires.


Les énergies renouvelables sont l'un des principaux éléments du nouveau concept énergétique. La biomasse, l'énergie solaire et éolienne ainsi que la pile à combustible sont les vecteurs d'énergie du futur. Aujourd'hui encore le pétrole et le gaz arrivent en tête: La part des énergies renouvelables est de 4,6 pour cent de la consommation d'énergie et place l'Allemagne parmi les leaders mondiaux. Cette part augmente chaque année. Dès 2010 elle doit représenter au minimum 12,5 pour cent de la production d'électricité et doit même atteindre 20 pour cent d'ici 2020.

La biomasse devra apporter une contribution importante. Il n'est donc pas étonnant qu'à Berlin on ait abordé le thème de la stratégie nationale en ce qui concerne les matières premières biologiques. En effet, la biomasse est la plus polyvalente des énergies renouvelables. Elle permet de produire aussi bien des carburants que de la chaleur et de l'électricité. Presque toutes les matières organiques sont d'excellents vecteurs d'énergie – aussi bien le colza que les roseaux, le lisier ou la bouse de vache. Contrairement au pétrole ou au gaz naturel, la biomasse réduit l'émission de gaz à effet de serre, elle est disponible en permanence et est indépendante du vent ou du temps. Les entreprises allemandes sont très innovatrices dans le domaine des énergies renouvelables. C'est le cas, par exemple de la société Choren, de Freiberg dans l'est de l'Allemagne, qui, en collaboration avec le groupe pétrolier Shell, investit des centaines de millions d'euros dans la production de "SunDiesel". Ce carburant non polluant est fabriqué essentiellement à partir de bois, de paille et de déchets agricoles. Ce carburant liquide est considéré comme le diesel le plus propre du monde: il émet 30 à 50 pour cent de moins de gaz d'échappement que le diesel fossile, il ne contient pas de goudron, est biodégradable et est neutre pour ce qui est du CO2 car, en se consumant, il n'en rejette pas plus que les plantes utilisées n'en ont absorbé lors de leur croissance. Grâce à leur brevet enregistré dans le monde entier, les responsables de Choren ont pu également convaincre les constructeurs automobiles DaimlerChrysler et Volkswagen qui, tous deux, soutiennent Choren Industries dans la recherche. A partir de 2007, DaimlerChrysler livrera tous ses modèles diesel équipés pour ce biocarburant. La biomasse est en plein essor, pas seulement à Freiberg: rien que l'année dernière 800 nouvelles installations de biogaz ont vu le jour en Allemagne. En 2005 on a produit près de dix milliards de kilowattheures – quatre milliards de plus qu'une année auparavant. Selon les estimations du ministère fédéral de l'Environnement, à long terme, en Allemagne, la biomasse permettra d'assurer dix pour cent de l'ensemble de la production d'électricité et 20 pour cent de la production de chaleur.

En matière d'énergie éolienne, l'Allemagne occupe déjà la place de leader: des installations d'une puissance de 18000 mégawatts y ont été mises en place. Aucun autre vecteur d'énergie ne fournit autant d'électricité que la force du vent. On trouve en Allemagne environ un tiers des éoliennes installées dans le monde entier et à peu près la moitié des centrales éoliennes de l'UE. Ces installations produisent près du double d'électricité que n'en consomme Berlin en une année. A partir de 2008, au plus tard, la part en énergie éolienne de l'approvisionnement en électricité croîtra largement: dans deux ans débutera l'installation de plus de 30 parcs éoliens offshore dans la mer du Nord et la Baltique. D'ici 2030 ils devront fournir jusqu'à 25.000 mégawatts. Le secteur de l'énergie éolienne enregistre également des records. Les sociétés Enercon, Nordex et Repower Systems comptent parmi les leaders mondiaux en technologie. Repower Systems est le premier à construire une éolienne de catégorie cinq mégawatts – la plus grande et plus puissante éolienne ayant jamais existé.

L'industrie solaire allemande est également en plein essor. Elle réalise un chiffre d'affaires de trois milliards d'euros et croît chaque année de 20 pour cent. Le leader, SolarWorld, grâce à la reprise de la production de cellules solaires de Shell, il y a quelques mois, s'est même placé en tête du marché des Etats-Unis. En Allemagne également la photovoltaïque représente un potentiel important: en 2005, elle participait pour 1,6 pour cent à l'approvisionnement en énergie par des énergies renouvelables. Ce chiffre est amené à augmenter – grâce aux récents développements d'entreprises allemandes. D'ici 2010, le fabricant berlinois Sulfurcell veut produire des modules dits à couche fine pour la moitié des coûts actuels. En effet, la nouvelle génération de cellules solaires est fabriquée sans silicium utilisé jusqu'à maintenant. Les ingénieurs de Schott Solar optent pour une voie complètement nouvelle: ils ont développé des modules à couche fine semi transparents pouvant remplacer les vitres sur les bâtiments et produire ainsi de l'électricité. L'institut Fraunhofer pour les systèmes d'énergie solaire va encore plus loin: les modules des scientifiques de Freiburg atteignent un rendement de 25 pour cent – supérieur à celui de toutes les cellules solaires. Dans deux ans au plus tard les premiers modules de la troisième génération devraient arriver sur le marché.

Il faudra attendre beaucoup plus longtemps pour la fabrication en série de la pile à combustible – du moins pour les véhicules. Selon les experts, ce ne sera pas avant 2020, au plus tôt, que l'on verra sur les routes un grand nombre de véhicules fonctionnant à l'hydrogène. L'ère du pétrole sera alors complètement révolue. En effet, la pile à combustible transforme l'hydrogène en électricité et en chaleur, sans aucun gaz d'échappement. Dans le monde entier, des techniciens travaillent à son développement, essentiellement en Allemagne. On est prêt à passer à la production en série de petites piles à combustible pouvant alimenter en énergie des ordinateurs et des téléphones portables. Des fabricants tels que Vaillant, Viessmann et Buderus se préparent à une révolution en matière de chauffage. Ils développent des piles à combustible stationnaires pouvant alimenter les maisons en électricité et en chaleur dont l'introduction est prévue pour 2007. A cette époque, en Allemagne, il faudra revoir le mixe énergétique.


Pour des milliers d'Allemands, la question du chauffage ne se pose plus ; souvent, ils n'en ont même pas besoin. Car ils vivent dans des maisons dites passives, à très basse consommation d'énergie. La chaleur dégagée par le corps de deux adultes suffit en général comme source de chaleur. Cela semble être de la science-fiction mais n'est rien d'autre qu'une interaction sophistiquée entre différents composants techniques. Entre autre un isolement efficace des murs extérieurs, des fenêtres à triple vitrage, des collecteurs solaires sur le toit et un système de ventilation automatique. Son élément central est un échangeur de chaleur qui chauffe d'abord à température ambiante l'air frais aspiré à l'extérieur avant de le diffuser dans la maison. Et l'échangeur récupère la chaleur de l'air vicié qu'il expulse. Pour les propriétaires de maisons dites passives, les discussions sur la hausse des coûts du pétrole relèvent du passé. Une maison passive consomme 80% moins d'énergie qu'une maison à faible consommation d'énergie, et même plus de 90% de moins qu'un bâtiment conventionnel. Une maison passive consomme l'équivalent de moins d'un litre et demi de fuel par mètre carré et par an. Les maisons à faible consommation d'énergie, dont les standards en matière d'environnement sont obligatoires depuis 2002 pour tous les nouveaux bâtiments, consomment de 8 à 10 litres. Et les bâtiments anciens non isolés gaspillent jusqu'à 40 litres. Aujourd'hui, 6.000 bâtiments passifs sont construits chaque année en Allemagne et leur nombre devrait sensiblement augmenter. Car les surcoûts engendrés par les exigences de la construction passive (10% environ) ont beaucoup baissé. Et plus le prix du pétrole augmente et plus une maison passive est vite amortie. La construction économisant l'énergie est un marché d'avenir. Le gouvernement fédéral y veille aussi. Car il ne soutient pas seulement la construction de maisons passives, il aide aussi à la réhabilitation des bâtiments anciens. Si le propriétaire remplace sa vieille chaudière et améliore l'isolation de sa maison, il obtient des crédits particulièrement intéressants de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), une caisse de crédit à la construction détenue par la Fédération. Plus on économise d'énergie, et plus le taux d'intérêt est bas. Avec quelque 40 millions de logements en Allemagne, on comprend que cela représente un immense potentiel d'économie d'énergie.

Une chaleur enfouie au plus profond de la Terre : la géothermie fournit de l'énergie presque partout sur la planète, sans aucune émission, 24 heures sur 24, et indépendamment du soleil et du vent. Quelque 99% de la masse terrestre ont une température supérieure à 1000°. Le potentiel de l'énergie géothermique est donc à l'avenant. Théoriquement, elle suffirait pour couvrir les besoins en énergie du monde entier pendant 100.000 ans. Mais comme l'utilisation de la géothermie dépend fortement de la géologie des sols, la transformation de cette énergie en chaleur ou en électricité s'avère souvent trop chère. En Allemagne, les réservoirs de chaleur naturelle exploitables sont très profonds, un énorme investissement technique et financier est donc nécessaire pour les atteindre. C'est pourquoi la géothermie ne joue – encore – qu'un rôle modeste dans le pays. Elle ne couvrait en 2004 que 0,04% des besoins allemands en énergie primaire. Mais, depuis que le prix des énergies fossiles explose et gr'ce au soutien de la loi sur les énergies renouvelables, le secteur de la géothermie connaît une croissance de 14% par an. Actuellement, 24 centrales géothermiques sont en service en Allemagne, avec un rendement allant jusqu'à 20 mégawatts. Le groupe Enro, à Essen, travaillera dans des dimensions tout autres à partir de 2007 : il investit 250 millions d'euros au Brandebourg dans la construction de la plus grande centrale géothermique allemande qui aura un rendement de 25 mégawatts. Et un nombre croissant de propriétaires découvre cette source d'énergie non polluante. Ils obtiennent la chaleur nécessaire à leur chauffage avec des sondes géothermiques pouvant aller jusqu'à 90 mètres de profondeur. Un liquide y circule, collecte la chaleur de la terre et l'envoie à une pompe de chaleur installée dans le bâtiment. L'année dernière, 15.000 installations géothermiques ont été mises en place en Allemagne, au lieu de 10.000 les années précédentes. La Fédération allemande de géothermie estime que les nouvelles installations seront au nombre de 30.000 en 2006. Les installateurs, explique la fédération, arrivent d'ailleurs à la limite de leurs capacités.


Initiative d'exportation


En Allemagne, les énergies renouvelables créent de plus en plus d'emplois. Rien qu'entre 2004 et 2005 le nombre d'emplois dans ce secteur n'est passé de 157.000 à 170.000. Le développement permanent en Allemagne, tout comme l'exportation de la technologie allemande permettent d'atteindre d'importants taux de croissance. Depuis 2002, l'Agence allemande de l'énergie (Dena), par son initiative d'exportation des énergies renouvelables, aide des entreprises à se placer sur le marché mondial. Elle élabore, entre autres, des stratégies de commercialisation et organise de forums d'experts. La Dena donne des informations actuelles et détaillées sur les pays et les marchés intéressants pour l'exportation. Actuellement, les sociétés allemandes peuvent s'informer sur 40 pays. L'agence allemande de l'énergie propose également un dossier en plusieurs langues, destiné aux salons et foires à l'étranger, présentant les réalisations allemandes en matière d'énergies renouvelables. Cette initiative est couronnée de succès: aujourd'hui, environ 50 pour cent des installations hydrauliques du monde entier sont le fruit du savoir-faire allemand. Le taux à l'exportation de ce domaine représente 80 pour cent. L'industrie éolienne allemande a réalisé environ la moitié du volume mondial des ventes, dépassant les douze milliards d'euros. Les cellules solaires d'Allemagne ont une part de marché mondial de 16 pour cent.


Calendrier 2007

En coopération avec les Chambres du commerce à l'étranger, l'initiative de promotion des exportations de l'Agence allemande pour l'Energie (Dena) présente des entreprises allemandes et leurs technologies utilisant les énergies renouvelables à l'étranger : du 14 au 17 février à Lyon en France, du 28 février au 2 mars à Madrid en Espagne, du 19 au 21 avril à Verona en Italie, du 14 au 16 mai à Casablanca au Maroc, et du 16 au 18 mai à Daegu en Corée du Sud. Autres rendez-vous à l'adresse : www.exportinitiative.de


La loi sur les énergies
renouvelables

Pratiquement aucun autre secteur en Allemagne n'a d'aussi belles perspectives de croissance que celui des énergies renouvelables. Selon la Fédération des énergies renouvelables, 300.000 nouveaux emplois devraient être créés dans ce secteur d'ici à 2020. Des chiffres que l'on doit en grande partie à la loi sur les énergies renouvelables (l'EEG). Car cette EEG prévoit un prix d'achat minimum garanti par l'Etat pour l'électricité produite avec des énergies renouvelables. L'objectif de l'EEG est de faire passer le pourcentage d'énergies renouvelables dans la production totale d'électricité en Allemagne à au moins 12,5% d'ici à 2010 et au moins 20% d'ici à 2020. La dernière mouture de la loi, entrée en vigueur en août 2004, prévoit par exemple un prix minimum d'achat de 9,5 centimes d'euro par kilowattheure pour l'électricité tirée de la biomasse, et ce pendant 20 ans. Cette promotion des énergies renouvelables a coûté quelque 2,4 milliards d'euros en 2005. Un bon investissement, comme le montre une étude réalisée par le Centre allemand de recherches spatiales et aéronautiques. Car la production d'électricité avec les énergies renouvelables a évité pendant la même période des dommages – par émissions, par exemple – s'élevant à au moins 2,8 milliards d'euros. Le bilan écologique de l'EEG est impressionnant : en 2005, elle a permis d'éviter l'émission de 57 millions de tonnes de dioxyde de carbone. L'objectif pour 2020 : éviter 110 millions de tonnes.


L'énergie nucléaire


Une journée au caractère symbolique : la loi sur " la fin programmée de l'utilisation de l'énergie nucléaire pour la production commerciale d'électricité " est entrée en vigueur le 26 avril 2002 en Allemagne, seize ans après l'accident de la centrale ukrainienne de Tchernobyl. La coalition gouvernementale de l'époque, composée du SPD et des Verts, déterminait les grands axes de cet adieu au nucléaire : la construction de nouvelles centrales n'est plus autorisée, et la durée de vie des centrales existantes est limitée à 32 ans après leur mise en service. Comme la grande coalition actuelle composée de la CDU, de la CSU et du SPD a convenu – malgré des opinions divergentes – de ne pas réviser la décision du gouvernement précédent, la dernière centrale nucléaire allemande devrait être déconnectée du réseau en 2023. Actuellement, 17 centrales nucléaires couvrent 26% des besoins allemands en électricité. En 2020, par contre, leur pourcentage sera infime, conformément à la loi sur la sortie du nucléaire. L'énergie nucléaire devrait être remplacée par les énergies renouvelables.


Infos sur l'Internet

www.bmu.de
Ministère fédéral de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité des réacteurs
www.erneuerbare-energien.de
Infos sur les énergies renouvelables en Allemagne
www.dena.de
Agence allemande de l'Energie

mardi 13 mars 2007

Energies renouvelables en Europe

Les dirigeants des 27 ont adopté vendredi 9 mars un objectif contraignant de développement des énergies renouvelables pour qu'elles représentent 20% de la consommation énergétique de l'UE d'ici 2020, afin de limiter le réchauffement climatique, selon des sources européennes.
Les chefs d'Etat et de gouvernement n'avaient pas pu conclure jeudi soir sur le caractère contraignant de l'objectif général de 20% de renouvelables, la question la plus controversée du sommet. Ils ont donc dû examiner vendredi matin la nouvelle version des conclusions du sommet.
Certains Etats initialement réticents, comme la France, la Finlande ou la Pologne, s'étaient dits prêts jeudi à rallier l'objectif européen moyen de 20% (contre environ 7% aujourd'hui) à condition que la répartition future de l'effort entre Etats tienne compte de leurs spécificités énergétiques.

vendredi 9 mars 2007

ENERGIE EN EUROPE

La Commission européenne a dévoilé le 10 janvier les bases d'une politique énergétique des 27, jugée incontournable au vu du réchauffement climatique et de la flambée des prix des hydrocarbures.
Les ministres de l'Energie des 27 ont entamé jeudi à Bruxelles une réunion qui donnera le coup d'envoi des gouvernements européens à une politique énergétique commune, sans fixer toutefois d'objectifs contraignants comme le voulait la Commission européenne.

"Les 27 pays membres affichent des idées différentes sur les façons d'atteindre l'objectif" d'une politique énergétique commune, a reconnu au début de la réunion le ministre allemand de l'Economie Michael Glos, dont le pays préside l'UE jusqu'en juin.

"Mon but est d'encourager la Commission européenne à suivre le chemin vers davantage de concurrence", a souligné M. Glos.

Les ministres européens de l'Energie doivent trouver un compromis qui sera soumis aux chefs d'Etat et de gouvernement au sommet européen des 8-9 mars, qui sera largement consacré à l'énergie. Mais les ministres de l'Energie se divisent sur les deux sujets sur lesquels la Commission a recommandé des mesures contraignantes.

Elle a suggéré de porter à 20% en 2020 la part de ces énergies renouvelables dans la consommation globale de l'UE, contre 7% actuellement. Elle veut aussi instaurer pour les bio-carburants utilisés dans les véhicules des objectifs minimums nationaux de 10% des carburants consommés d'ici 2020.

La Commission a préconisé aussi de scinder le patrimoine des producteurs d'énergie et des gestionnaires des réseaux de transport. Une démarche qui permettrait selon elle de stimuler la concurrence et les investissements et de faire baisser les prix.

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Les aspects internationaux de la politique énergétique

"Les aspects internationaux de la politique énergétique" - Discours prononcé par M. Frank-Walter Steinmeier, ministre fédéral des Affaires étrangères, à l’occasion du deuxième Sommet du gouvernement fédéral sur l’énergie à Berlin, le 9 octobre 2006


Il y a dix ans, expliquer en quoi consiste la "politique étrangère énergétique" aurait sans doute pris beaucoup de temps. Aujourd’hui, les préoccupations quant aux réserves de matières premières - pas seulement le pétrole et le gaz - modifient les équilibres à l’échelle mondiale. Le pouvoir et la formation de contre-pouvoirs autour des questions énergétiques développent partout dans le monde une dynamique interne dangereuse. La faim de ressources à l’échelon planétaire et la gouvernance mondiale risquent de plus en plus d’entrer en collision. Notre politique dans les domaines de l’énergie, des affaires étrangères et de la sécurité doit faire face à ces défis. Elle doit être vouée à désamorcer en amont les potentiels de conflit d’une concurrence accrue concernant les ressources. Les présidences de l’Union européenne et du G8, qui débuteront prochainement, nous offrent la possibilité de formuler dans ses grandes lignes la politique énergétique de l’Europe et au-delà, et d’améliorer ainsi directement notre sécurité d’approvisionnement.

Il convient de souligner trois aspects essentiels. Premièrement, la Russie est et reste le facteur clé de notre approvisionnement en énergie, en particulier en ce qui concerne le gaz. À moyen terme, le défi consiste à préserver l’interdépendance, sur un pied de réciprocité et d’égalité, moins entre la Russie et l’Allemagne qu’entre la Russie et l’Union européenne. Pour cela, il a fallu notamment renforcer le maillage dans le secteur de l’énergie. Certains y voient de la naïveté. Moi, je conseille au contraire de rechercher de telles possibilités tant que nous, et nos entreprises productrices d’énergie, sommes forts. La redécouverte du mercantilisme n’est sûrement pas un bon conseil. Nous devrions rechercher de telles possibilités sur la base de principes solides, notamment : la réciprocité de l’accès aux marchés, l’acceptation des règles de concurrence communautaires sévères s’appliquant à toutes les entreprises actives en Allemagne et au sein de l’UE, ainsi que la stabilité ! et la fiabilité du cadre juridique des deux côtés. Comme le montre l’exemple de Sakhaline, procéder a posteriori à des changements nuit au climat de coopération. Nous devons transposer dans les rapports UE-Russie les principes de la Charte de l’énergie, tels la fiabilité, la transparence et la sécurité de l’investissement, auxquels s’est associée la Russie lors du sommet du G8 de Saint-Pétersbourg. La renégociation de l’accord de partenariat et de coopération avec la Russie nous donne pour cela des points d’appui tant que tous n’ont pas ratifié la Charte de l’énergie.

Le deuxième facteur clé de notre sécurité d’approvisionnement future est une plus grande diversification de nos zones d’approvisionnement. Pour y parvenir, nous développerons encore davantage notre coopération dans le domaine énergétique avec la Norvège, l’Afrique du Nord et aussi les pays d’Asie centrale. Concernant cette dernière région, nous lancerons sous présidence allemande une stratégie communautaire.

Le troisième facteur clé est la coopération à l’échelle du globe en matière énergétique. Il nous faut des institutions énergétiques internationales et performantes qui associent encore plus étroitement les nouveaux pays émergents. C’est également dans ce sens que va une conférence dans le cadre du G8 en projet au ministère fédéral des Affaires étrangères pour l’automne prochain. Cette conférence vise à engager un processus de dialogue sur la sécurité énergétique conjointement avec les partenaires de Chine, d’Inde, du Brésil, du Mexique et d’Afrique du Sud. Il existe en outre des potentiels transatlantiques notamment dans le domaine du développement des technologies - un domaine loin d’être épuisé - pour l’ère de l’après-pétrole, et en particulier aussi sur le long chemin qui mène à l’hydrogène.

Des champs essentiels de notre politique énergétique et de notre politique étrangère énergétique ont de plus en plus tendance à s’inscrire dans un contexte européen. La présidence allemande de l’Union européenne est tout spécialement appelée à ficeler un paquet global cohérent tout en sauvegardant nos intérêts. Cela s’applique également au marché intérieur de l’énergie. En effet, si ce marché intérieur ne fonctionne pas, il ne saurait y avoir de concurrence loyale en Europe, et sans marché intérieur, pas de reprise E.on - Endesa. La solidarité européenne dans le domaine de la sécurité des approvisionnements gaziers sera également un sujet abordé. Nous ne nous fermerons pas complètement à cette idée, mais nous ne pouvons pas non plus accepter une solution communautarisant les prestations fournies au préalable par l’Allemagne.

La sécurité énergétique est indissociablement liée à la politique du climat et de l’environnement. L’efficacité énergétique, la promotion des énergies renouvelables, le transfert des technologies et les partenariats énergie-climat sont autant de termes clés. Dans la politique internationale du climat, le gouvernement fédéral continuera de jouer un rôle moteur, surtout pendant nos présidences, l’objectif devant être de faire participer, outre les États-Unis, les grands pays consommateurs en plein développement à un accord "après-Kyoto". Nous devons surmonter les fossés artificiels entre une approche technologique et des engagements quantitatifs. Notre crédibilité en matière de politique climatique et notre compétence technologique constituent ici une excellente base dans le domaine de l’efficacité énergétique et des économies d’énergie. La demande énergétique ainsi évitée soulage le marché mondial de même que l’environnement.

La politique étrangère énergétique et l’économie extérieure disposent d’un potentiel commun que nous devons et pouvons exploiter encore davantage. Les entreprises allemandes dominent les secteurs mondiaux de la construction mécanique, de l’isolation des bâtiments, des techniques de mesure et réglage ainsi que de la gestion des processus. Nous voulons faire le maximum en politique pour valoriser ces atouts à l’échelle internationale. Nous voulons également miser sur une étroite coopération entre l’État et les milieux économiques dans le domaine de l’application conjointe (AC). Car ce mécanisme permet des situations internationales "gagnant-gagnant". L’attribution de droits d’émission supplémentaires au niveau national et la promotion des exportations de technologies profitent en définitive à toutes les parties prenantes ainsi qu’à la protection mondiale du climat. La restructuration du parc de centrales en Europe orientale, qui s’impose à bref délai, offre également des possibilités importantes pour le secteur économique allemand. Des projets pilotes, en Russie ou en Ukraine par exemple, au carrefour des politiques de l’énergie, de l’environnement et des technologies, donnent un nouvel élan à notre coopération avec ces pays dans le domaine de l’énergie.

Voir ENERGIE SUR INTERNET

PETROLE SUR INTERNET

INTRODUCTION AUX SECTEURS DANS LA VIE INTERNATIONALE

La vie internationale est le plus souvent étudiée dans son approche géographique . Au sein des ESPACES les acteurs sont principalement les Etats, parfois les sous-ensembles régionaux et locaux (nationalismes provinciaux...), parfois des regroupements continentaux (Union européenne, marchés sud-américains...), voire intercontinentaux (ONU, OTAN etc...) .
Ils traitent de pouvoirs et d'influences, d'intérêts économiques etc...dans l'esprit d'une souveraineté héritée des Traités de Westphalie .

Cependant certains secteurs d'action ne sont pas spécifiquement nationaux, ni même géographiques.

Cela peut resulter de leur importance transfrontière (énergie) , d'une spécificité au delà des états (agriculture) , d'une localisation hors des territoires nationaux (mer, pôles, atmosphère...)

Ces secteurs sont principalement d'ordre économique (energie, alimentation, transports...)

Mais aussi social (santé, éducation...) voire intellectuel (recherche, diffusion des idées etc...)

Avec la mondialisation ces "grands sujets" prennent une place croissante à côté de la "grande politique" internationale, celle de la sécurité ou des identités nationales...

Ils méritent notre attention.